La troisième partie des négociations de paix maliennes a repris ce samedi 18 octobre à Alger. Les représentants des groupes armés et des autorités de Bamako ne sont pas encore tous arrivés, mais les représentants de la communauté internationale se sont déjà réunis.
Cette fois, l’objectif est de trouver un accord qui pourra être signé à Bamako. Depuis plusieurs jours, les représentants de la communauté internationale travaillent à partir des propositions des autorités maliennes et de celles des mouvements armés du Nord qui ont été présentées au mois de septembre.
Un document compile tous ces textes ainsi que des recommandations de la médiation. Lors de la cérémonie d’ouverture de cette 3e session de discussions, Hervé Ladsous, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, a prévenu : si des progrès ont été faits, les propositions des parties sont encore trop imprécises sur la période de transition et sur le calendrier.
Trouver rapidement un accord
Les diplomates de la région eux insistent. Il faut qu’un accord soit signé rapidement, le danger est trop grand. Le danger à leurs yeux est représenté par les groupes terroristes. Mais lors de cette cérémonie d’ouverture, ni les mouvements du Nord, ni les autorités de Bamako n’étaient présents. Tous doivent arriver à Alger ce dimanche en délégations réduites, trois ministres maliens et dix membres par mouvement armé maximum. Une façon, selon la médiation, d’être plus rapide dans les négociations.
Si ces discussions s’annoncent complexes, la volonté de réussite est forte du côté des Nations unies et de Paris. Vendredi 17 octobre, l’ONU a envoyé un message très clair au président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta et aux groupes du Nord en appelant les deux parties à « négocier de bonne foi ».
« Rappel à l’ordre » de la France
Samedi, l’Elysée dans un communiqué a également adressé un message au président malien. Le communiqué est très court, très clair et si le président français apporte son soutien à son homologue, il révèle également un certain agacement de l’Elysée. On apprend, en effet, que François Hollande a téléphoné à Ibrahim Boubacar Keïta pour lui dire qu’il souhaite « que les négociations aboutissent rapidement », qu’il s’agit désormais « de faciliter la réconciliation de tous les Maliens ».
En coulisses, les diplomates qui travaillent et suivent le complexe dossier malien sont beaucoup plus directs. « On sent que ça patine, que le processus s’enlise, il y a une véritable préoccupation », explique par exemple l’un d’eux. « La solution militaire est terminée, seule la politique permettra d’avancer, ajoute un autre expert du Sahel. IBK doit impliquer le Nord dans le processus sur tous les plans : économique, politique, développement. » Un dernier diplomate conclut : « c’est évident, l’investissement français au Mali est colossal, divulguer ce coup de téléphone, c’est un rappel à l’ordre. »