– L’ONG Human Rights Watch a appelé samedi le mouvement indépendantiste Front Polisario à mettre un terme à la compétence des tribunaux militaires et aux « vestiges de l’esclavage » dans les camps de réfugiés qu’il administre dans le sud algérien.
Dans un rapport présenté à Alger, l’organisation de défense des droits de l’Homme observe que « les réfugiés du conflit au Sahara Occidental qui vivent depuis quatre décennies dans des camps situés dans le désert algérien semblent être généralement en mesure de quitter ces camps s’ils le souhaitent mais ils sont confrontés à des restrictions de certains de leurs droits ».
Aidé par l’Algérie, le Front Polisario se bat pour l’indépendance de ce territoire de 250.000 km2 annexé par le Maroc après avoir été abandonné en 1975 par l’Espagne.
Un référendum d’autodétermination prévu en 1992 a d’abord été reporté avant que le Maroc ne rejette cette option pour celle d’une large autonomie sous la souveraineté du royaume.
Le conflit armé qui avait débouché sur un cessez-le-feu sous surveillance de l’ONU en 1991 a conduit des dizaines de milliers de sahraouis à s’établir dans des camps de réfugiés dans la région de Tindouf, aux confins algéro-marocains. Ils seraient entre 90.000 et 125.000, selon HRW.
Le Polisario « devrait mettre un terme à la compétence des tribunaux militaires sur les civils et redoubler d’efforts pour éradiquer tous les vestiges de l’esclavage », recommande notamment Human Rights Watch.
Pour l’ONG, l’Algérie devrait aussi « reconnaitre publiquement sa responsabilité légale de veiller au respect des droits de toute personne se trouvant sur son territoire, y compris les réfugiés des camps administrés par le Polisario ».
Lors de leur mission, les enquêteurs de HRW « ont été libres de se déplacer et d’interroger les réfugiés de leur choix en privé, en s’exprimant en arabe et dans le dialecte hassaniya ».
Selon l’ONG, « les voix dissidentes entendues dans les camps tendent à critiquer la gouvernance du Polisario mais pas son objectif politique, à savoir l’autodétermination sahraouie ».
L’ONG observe aussi que « de façon générale, le Polisario ne limite pas arbitrairement les déplacements de résidents des camps vers la Mauritanie et le Sahara occidental » même si les points de contrôle ont été renforcés en raison du terrorisme selon le Polisario et Alger.
Il y a trois ans, deux Espagnoles et une Italienne avaient été enlevées dans un camp, lors d’une attaque attribuée par le Polisario à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Source : L’Orient le Jour (Liban)