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L’hebdomadaire allemand « Focus », a affirmé, samedi 26 avril, que la France a versé 18 millions de dollars (13 millions d’euros) pour la libération des quatre journalistes français enlevés en juin 2013 en Syrie et relâchés la semaine dernière, affirmation « catégoriquement » démentie par Paris.otagesFR

Les fonds, convoyés vers Ankara par le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, ont été versés aux ravisseurs par l’intermédiaire des services secrets turcs, écrit « Focus », citant des sources proches de l’Otan à Bruxelles.
Selon des experts de l’Otan, l’espionnage français a été informé dès le début de la prise d’otage du lieu de détention des quatre journalistes, mais a renoncé à une intervention armée pour les libérer en raison des combats qui secouent la Syrie, poursuit le magazine.

« L’Etat français ne paye pas de rançon »

Le cabinet du ministère de la Défense a tenu à apporter un démenti à ces affirmations.
« Le gouvernement dément catégoriquement les informations contenues dans l’hebdomadaire cité et réitère la position de la France sur la question des libérations d’otages telle que Laurent Fabius l’avait rappelée samedi dernier », a affirmé cette source.
A l’occasion de la libération le week-end dernier de quatre journalistes français après dix mois de captivité en Syrie, le ministre des Affaires étrangères avait rappelé le credo de Paris, à savoir que « l’Etat français ne paie pas de rançons ».
« C’est un principe très important pour que les preneurs d’otages ne puissent être tentés d’en ravir d’autres. Tout est fait par des négociations, des discussions », avait lui-même insisté le chef de l’Etat François Hollande.

De son côté, l’un des ex-otages, Pierre Torres, a indiqué sur BFMTV qu’il ne croyait pas que que la France avait payé une rançon. A ses yeux, le montant est « vraiment irréaliste ».
Si on m’a acheté 18 millions de dollars, c’est flatteur », a-t-il ironisé. Mais je suis convaincu que la France n’a pas versé de rançon. »

Plus de 10 mois de détention

Didier François, grand reporter à la radio française Europe 1, et le photographe Edouard Elias avaient été enlevés au nord d’Alep le 6 juin 2013. Nicolas Hénin, reporter à l’hebdomadaire français « Le Point », et Pierre Torrès, photographe indépendant, avaient été enlevés le 22 juin à Raqqa.
Ils ont été retrouvés par une patrouille de l’armée turque dans la nuit du 19 au 20 avril, après plus de 10 mois de captivité, dans le no man’s land de la frontière séparant la Turquie et la Syrie, près de la petite ville turque d’Akçakale (sud-est).