Ali Zeidan avait été kidnappé jeudi à l’aube par un groupe d’anciens rebelles souhaitant venger la capture, ce week-end, d’un des chefs d’al-Qaida par les forces spéciales américaines.
La capture par les forces armées américaines, la semaine dernière, d’un des chefs d’al-Qaida à Tripoli, n’est pas restée sans conséquences. Le premier ministre libyen, Ali Zeidan, a été enlevé jeudi tôt dans la matinée par un groupe d’anciens rebelles assurant la sécurité de la capitale, alors qu’il se trouvait à l’hôtel Corinthia. Le chef du gouvernement de transition a été emmené à la brigade anti-criminalité du ministère de l’Intérieur, avant d’en être libéré quelques heures plus tard.
Enlèvement ou arrestation?

Cette action des anciens rebelles est intervenue «après la déclaration de John Kerry concernant la capture d’Abou Anas al-Libi, après qu’il a dit que le gouvernement libyen était informé de cette opération», a expliqué un porte-parole de la Chambre des révolutionnaires libyens. Le gouvernement avait exprimé sa surprise et avait exigé des explications de Washington quelques heures après la capture de ce leader d’al-Qaida.
Selon un autre groupe d’anciens rebelles, la Cellule des opérations des révolutionnaires de Libye, le premier ministre a été «arrêté» «sur ordre du parquet général» pour «crimes et délits préjudiciables à l’Etat» et «crimes et délits préjudiciables à la sûreté de l’Etat».
Ces deux anciennes milices ont été nommées responsables de la sécurité de Tripoli par le ministère de l’Intérieur, dans le cadre d’un programme de réinsertion des anciens rebelles armés.
Abou Anas al-Libi, 49 ans, est soupçonné d’avoir commandité les attentats ayant frappé les ambassades américaines du Kenya et de Tanzanie, le 7 août 1998. Ce jour-là, une voiture piégée devant l’ambassade américaine à Nairobi avait fait 213 morts, dont seuls 44 travaillaient à l’ambassade. Simultanément, un camion-citerne piégé avait explosé devant l’ambassade américaine à Dar es-Salaam, en Tanzanie, tuant 11 passants.