Les chefs d’Etat africains réunis à Addis-Abeba ont échangé à huis clos, le dimanche 26 mai dernier, sur la dramatique situation en cours dans l’Est de la République Démocratique du Congo. En effet, foyer d’instabilité depuis des décennies, qui plus est ravagé par de nombreuses milices rivales, la région du Kivu, tant convoitée pour ses immenses ressources minières, était au cœur d’une réunion des pays riverains, en marge du XXIe sommet de l’Union africaine qui s’est tenu dans la capitale éthiopienne.
Dialogue entre les différents acteurs locaux
Le dé pipé d’avance ?
« Un coup de dé jamais n’abolira le hasard », écrivait Stéphane Mallarmé. Ce n’est un secret pour personne. Tout accord excluant les sanctions est d’office voué à l’échec. Effectivement, tant que le mécanisme de suivi régional[4] mis en place par les signataires de l’accord-cadre d’Addis-Abeba pour la paix en République Démocratique du Congo ne pourra sanctionner tout manquement aux engagements contractés, la raison du plus fort sera toujours la meilleure dans la région du Kivu. Par ailleurs, sans vouloir sombrer dans le complexe de Fachoda[5], l’absence à la fois des troupes francophones et des pays d’Afrique centrale dans la composition de la brigade d’intervention laisse-t-elle supposer la volonté d’imposer la « pax Anglo-Saxonica » dans la région des Grands lacs africains ? Veut-on faire croire que le dé est équilibré, alors qu’il est pipé d’avance ? Les Francophones seront-ils, en fin de compte, les dindons de la farce ? La proposition de François Hollande relative à un sommet pour la paix et la sécurité en Afrique vise-t-elle à éviter le mat du berger ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Source : Jolpress
Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)
Liberté, Égalité, Sécurité et Prospérité