
Ils ne doivent pas être nombreux sur le continent à ne pas être envahi pas une renaissance identitaire à l’annonce de la rupture de la coopération entre l’Union Africaine et le TPI. Enfin la réflexion sur la place de l’Afrique dans le monde peut-on souffler. Il s’agit pourtant d’un continent immense avec sa diversité, ses histoires, ses cultures et ses cultes. Ce n’est pas un pays uniforme à qui des modèles peuvent s’imposer sans aucun égard pour son identité. Ce sont bien auprès des Européens eux-mêmes que le monde entier a appris qu’il existe plusieurs Europe, et que la judéo-chrétienne ne peut s’enticher avec l’orientalisée sans craindre de perdre une partie de son identité. Pour la haute société de l’Ouest européen, la Turquie musulmane ne saurait faire partir de l’Europe tel que rêvé par ses fondateurs. Il en est de même de la Russie orthodoxe qui traîne des enclaves islamisés au Caucase.
L’exercice ne consiste pas à dénier le droit à la différence. Mais ce principe érigé en socle de la construction de l’Union Européenne doit pouvoir être admis ailleurs. L’Afrique, de part son histoire, sa culture et ses cultes, est blanche, métis, arabe, noir, haoussa, bantou etc… Et aujourd’hui, cette multilatéralité fait la force de son émergence dans sa partie créditée de stabilité et de gouvernance prometteuse. C’est ainsi qu’on note un dynamisme économique et institutionnel dans certains pays leaders comme l’Afrique du sud, le Nigeria, le Ghana et bien d’autres. Seuls les pays francophones continue d’afficher un alignement atavique inconditionnel sur l’ancien côlon. En disant non au Cpi, les africains ne font que réhabiliter leur terre souillée et leurs frères humiliés et déportés.
Le souci des panafricanistes n’est pas de s’insurge contre le besoin de justice pour les dirigeants africains les plus abjects face aux aspirations de leurs compatriotes. A leur rythme, les peuples expriment déjà leur soif de justice, de démocratie et d’équité. Des qualités qu’on ne retrouve pas forcément au TPI. L’Afrique aussi a une opinion publique qui veut bien savoir pourquoi les crimes commis en Côte d’Ivoire, en Libye, au Mali, en Centrafrique n’intéressent pas le TPI à l’instar de ceux commis au Soudan, au Kenya ou en Congo. On n’a encore jamais vu un soldat américain ou européen de l’Ouest se faire juger par la justice internationale pour ses atrocités commises en Irak, en Libye, au Mali, en Afghanistan, au Pakistan, en Palestine. Au nom de quelle justice des soldats occidentaux bénéficient de l’immunité ou au meilleur des cas d’un privilège de justice dans leurs propres pays alors que même des chefs d’Etats en Afrique seraient justiciables d’un tribunal à l’extérieur du continent?
La chronique du Docteur OUSSENI Banao