Il était prévu une rencontre bilatérale, ce mardi, entre les dirigeants philippin et américain en marge du sommet de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), à Vientiane (Laos). Celle-ci n’aura finalement pas lieu, a annoncé Ned Price, porte-parole du Conseil de la sécurité nationale, Barack Obama n’ayant semble-t-il pas digéré les injures de Rodrigo Duterte, inhabituelles en langage diplomatique.
En lieu et place de celui qui l’a traité de « fils de pute », le président américain devrait recevoir désormais son homologue sud-coréen, Park Geun-Hye, à en croire le porte-parole du Conseil de la sécurité nationale. En effet, une rencontre entre Barack Obama et Rodrigo Duterte, qui paie ainsi pour ses propos déplacés, pourrait s’avérer « contre-productive », a estimé le président américain lors du sommet du G20 en Chine, première étape de sa tournée asiatique.
Des exécutions extrajudiciaires
On ne critique pas le président des Philippines, fut-on le président des États-Unis ! Obama l’a appris à ses dépens. Lui qui paie pour avoir osé « faire la morale » à Rodrigo Duterte, à qui il est reproché de recourir à des exécutions extrajudiciaires pour lutter contre la drogue, ses trafiquants et les drogués. En quatre mois de pouvoir, la vendetta à laquelle il aurait appelé les Philippins a coûté la vie à quelques 2 000 toxicomanes et trafiquants. Un bilan macabre qui a indigné Barack Obama et les Nations Unies, que menace de quitter Duterte, en signe de représailles.
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Mea culpa
Face au tollé suscité, le président philippin a regretté que « ses remarques devant la presse aient causé une telle controverse », selon un communiqué du gouvernement philippin, qui s’apparente plus à une justification qu’à des excuses. L’ancienne colonie américaine est forte de sa proximité géo-stratégique avec la première puissance mondiale, qui fait des Philippines un allié avec qui les États-Unis doivent composer pour faire face aux différends territoriaux l’opposant à Pékin sur la mer de Chine méridionale.
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